mercredi 9 décembre 2015

L'Hydre Claudius nadeli gersus


Il y a quelques temps, je parcourais le très sérieux National Géographic. Un très long article détaillait la découverte d'un nouvel homme préhistorique mi- homme mi-australopithèque, qui bouleverse les théories sur notre évolution. Peut-être le chaînon manquant ? Il se nomme homo nadeli (l'homme des étoiles) et vient d’être mis au jour dans une grotte d'Afrique du sud.
Cette lecture me laissa songeur. Je continuais à feuilleter la revue la tête emplie de rêves de découvertes hors du commun, jusqu'au moment où un nouvel article attira mon attention.
Dans le Gers, en France, il aurait été aperçu une créature monstrueuse à trois têtes. Je me remémorais alors cette histoire ancienne de la mythologie grecque, qui parlait d'un monstre possédant plusieurs têtes, dont l'une immortelle. Celles-ci se régénèrent doublement lorsqu'elles sont tranchées, et l'haleine soufflée par les multiples gueules exhale un puissant poison. 
 La bestiole divaguerait dans les cépages de blanc du Gardera, non loin du petit village de Bretagne-d'Armagnac et sèmerait l'effroi dans tout le vignoble gersois.





A l'évocation de ce récit, mon sang ne fit qu’un tour. Moi l'imaginanthropologue, je venais de faire le lien  entre la bestiole entrevue, les derniers dinosaures et leurs plus proches parents aujourd'hui : les volailles de nos poulaillers et les oiseaux de nos jardins. Se pouvait-il que ce soit l’élément manquant ?
Ma nuit fut longue, tourmentée par les visions chimériques de  l'hydre tricéphale. Au levé du jour, je rassemblais mes affaires, empoignais mon filet à papillon, ma casquette stetson, mon appareil photographique et, au volant de ma mimix, je prenais la direction des contrées gersoises.
Le voyage faisant et afin de reprendre des forces, et oui, il allait me falloir affronter le monstre, je décidais de m'arrêter chez ma sœur et son cuisinier de mari qui prépare, à merveille, les escargots à la mie de pain, un délice sans nom.
Les retrouvailles et les escargots furent à la hauteur de la tâche qui m'attendait. Le repas, arrosé d'un petit vin du terroir, fut finalisé par la prise d'un très vieil Armagnac qu'on ne trouve que là-bas.
Vers les quinze heures, j’étais fin prêt à rencontrer la créature du Gers.
A mon grand étonnement, il ne me fallu pas longtemps pour apercevoir le fabuleux animal. Il était là, planté dans les vignes, immobile et terrifiant. Ma tête tournait devant ce sortilège et mon ventre semblait vouloir exploser. Allez y comprendre quelque chose.
Ne regardant que mon courage et malgré une vision troublée par la chaleur, je pris quelques clichés de la créature. Celle-ci, au bruit du déclencheur photographique, prit ses pattes à son cou et détala dans les rangées de vignes, me laissant seul, incrédule, devant cette vision prodigieuse.
En revenant chez ma sœur, je me demandais qui allait bien pouvoir me croire.
Heureusement pour moi, j'avais entre les mains, les preuves irréfutables de son apparition.
Quelques photos imaginées...
                                                                       jjr
                                                                      


vendredi 27 mars 2015

Le lézard géant du Gondoulieu






Sa

Tanière

en pays Commingeois

près  de la cascade du

Gondoulieu




Je n'en avais jamais vu. Tant d'années de recherche, de traque tout azimut en pays imaginaire pour enfin en découvrir un!
 Certes pas très grand ni très gros, mais assez imposant pour me remplir de joie.
 Chez nous ce cousin éloigné du varan de Komodo porte le nom de Sernaille Commingeoise, il vit dans des terriers creusés dans la roche sablonneuse et adore se prélasser au soleil de midi.
Ses lieux de chasse sont les points d'eau, ou il peut se rassasier de moucherons, de papillons et autres insectes volants. Il est agressif et solitaire, et la recherche d'une femelle reste souvent trop compliqué pour lui. Pour se rassurer il pavoise près de la cascade du Gondoulieu, mais il n'a plus d'espoir.
Il sait qu'il est une espèce en voie de disparition à la vision de la vie, un peu trop fantaisiste.
                                                                                                                                       jjr

dimanche 1 mars 2015

L'oiseleur


Les enfants des villages pyrénéens, pour éloigner les loups affamés en hiver et l'ours vorace au printemps, chantaient jadis cette chanson :
Oiseleur, enfant de malheur, tu ne portes pas bonheur. Va fourrer ton nez ailleurs car tu pourrais nous faire peur.
Il me semble qu'elle continuait ainsi :
Oiseleur, sale menteur, l'ours et le loup sont morts de peur. Va voir ailleurs, oiseau moqueur, car tu pourrais nous faire peur.
La fin je ne m'en souvient plus . Mais s'il fallait en trouver une, je dirais :
Oiseleur ensorceleur, l'ours et le loup chantent avec nous. Va voir ailleurs pour ton bonheur. Tu ne peux plus nous faire peur.
                                                                                                   jjr








samedi 28 février 2015

Crap' l'embrouille


 Si sur les chemins commingeois tu te perds, ne sois pas surpris de le rencontrer lui. Crap' l'embrouille.
Cet amphibien à cinq pattes  te proposera sûrement de l'accompagner pour visiter et admirer, en sa compagnie, les plus beaux sites de la contrée.
Évite de le suivre ! Les dessins de ce flamboyant batracien sont machiavéliques.
Une fois qu'il t'aura définitivement perdu, et crois moi, il est passé maître dans cet art, il te faudra monnayer ton âme si tu veux retrouver ta route.
Le Comminges est un beau pays, sauvage, envoûtant par sa lumière, grandiose par ses montagnes, surprenant par ses créatures. 
Mais si tu n'as pas un bon  guide, suis mon conseil.
Passe ton chemin, l'ami.
jjr





samedi 3 janvier 2015

Grandsifflet l'oracle



La fin du monde est annoncée pour le vingt et un décembre deux mille douze.
Nous sommes  mercredi dix neuf décembre et je suis occupé à faire mes valises.
Je ne saurais quitter cette planète sans un semblant d'ordre  autour de moi .
Cela fait,  je pourrai mourir l'esprit tranquille.
J étais à deux doigts de terminer mon labeur quand apparait devant moi un oracle Maya.
Habitué à voir ou apercevoir de nombreuses créatures extraordinaires, je ne perds pas mon sang froid et questionne même la bestiole.
-Que venez vous faire chez moi ?
Celle-ci me scrute un long moment de ses petits yeux ronds, puis m'annonce en langage aztèque que je comprend, je ne sais par quel miracle, que tout cela n'est que foutaises et que rien ne va venir mettre à mal notre bon vieux monde.
Ayant quelques connaissances sur les créatures, je n'ai aucun doute sur la véracité de ses propos.
Soulagé mais curieux de comprendre pourquoi nous allons échapper une fois de plus à la prédiction, je le presse de m'en dire un peu plus.
L'oracle fait alors vibrer sa lance plume et me rétorque :
- Terrien, ta mère la terre n'est pas décidée à mourir sur de simples prévisions humaines et il vous faudra retrouver le sens de l'humilité si vous voulez un jour comprendre les sortilèges qui gèrent la vie et la mort de toute chose.
Il n'en dira pas plus.
Je me risque alors à une dernière question.
- Quel est ton nom oracle ?
Grandsifflet dit-il en disparaissant. 
                                                                                     jjr




jeudi 1 janvier 2015

Satyre puant des bois de Peyruquet













Le satyre puant remarquable, d'un beau vert gluant, est peu commun dans nos Pyrénées.
La forêt de Peyruquet, peuplée de sous bois humides et de grands feuillus, reste  le seul endroit où l'on peut espérer l'apercevoir.
L’espèce est dangereuse ; la créature, si elle vous mord, diffuse dans votre corps une substance toxique : la muscarine.
Les premiers symptômes se déclarent deux à trois heures après la morsure.
Il s'en suit des vomissements, des diarrhées, une hyper sudation et un ralentissement du rythme cardiaque.
La mort reste aujourd'hui  encore une fin logique pour les imprudents.
Les plus courageux pourront peut être, avec un peu de chance, le croiser.
Il dégage une odeur soufrée qui inonde, par sa pestilence, les  feuillages verts du début de printemps.
                                                                                                                            jjr